S01E01 - De Loïc à La Big Bertha - Transcription
- laqueenterview
- 5 mai 2024
- 45 min de lecture

TRANSCRIPTION
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Nous avons privilégié une lisibilité optimale et tenté de respecter au maximum les pronoms alternants en fonction des réponses.
(bref on a fait au mieux)
La Queenterview : Tu préfères faire toutes tes performances, tous les jours, pendant un an avec [propos censuré] ou avoir ta perruque qui est mal collée toute ta vie ?
La Big Bertha : Attends, ça va être diffusé ça ? Putain… La question de « tu préfères », je suis tellement de mauvaise foi, parce que je vais changer à chaque fois les...
La Queenterview : On n'a pas le droit de changer, hein. Évidemment, si tu changes...
La Big Bertha : Je fais ce que je veux !
La Queenterview : …tu décèdes dans l'instant.
La Big Bertha : Je vais choisir la perruque mal collée parce que je peux en jouer.
La Queenterview lance son générique de début.
La Queenterview : Bah, ça fera plaisir à la personne qui est bipée.
La Big Bertha : Cheh.
La Queenterview : Hello à toustes et bienvenue dans La Queenterview.
La Queenterview, qu'est-ce que c’est ? C'est un podcast d'interviews libres, ouvertes et inclusives qui ouvre les portes du monde merveilleux des artistes queers : Drag Queen, Drag King, Drag Queer, Club Kid, n'en jetez plus. Ici, on parlera construction artistique, beaucoup, processus créatif, évidemment, vie de Drag et vie out of Drag, for sure (je parle hyper bien anglais) et ça va digresser… Oh oui, ça va digresser !
Mais attention, tout le monde est le bienvenu ici. Ici, c'est une émission inclusive, dans le plus beau sens de l'inclusivité, je veux qu'on ne laisse personne sur le chemin ou à l'arrêt de bus, comme Roxxxy Andrews.
Ah, non. Bon, bah, non, ça commence…
Et là, vous vous dites, « mais c'est qui lui ? », « pourquoi lui ? », « mais, c'est quoi sa légitimité ? ». Et moi, ben je vais vous répondre dans l'ordre. Moi c’est biiip, parce que… voilà. Et, ma légitimité, c'est ma curiosité. D'autres questions ? C'est bien ce que je me disais !
Pour ce premier épisode de La Queenterview, j'ai décidé d'inviter la meilleure, la plus belle, la plus gentille et la plus intéressante des Drag Queens… comme elle n'a pas répondu à mon invitation, et comme ça m'ennuyait, j'ai donc invité la plus velue, la plus talentueuse et la plus drôle.
Mon invitée, c'est La Big Bertha. Bonjour Bertha !
La Big Bertha : C'est ça ma présentation, wesh.
La Queenterview : Ce n’est pas bien ?
La Big Bertha : M’ouais, je vais faire avec. Heureusement que j'ai un verre de vin blanc.
La Queenterview : Ah oui… bah alors merci d'être velue.
La Big Bertha rit aux éclats.
La Big Bertha : Oh, les calembours, les jeux de mots… oh quelle belle introduction ! Bravo, Biiip.
La Queenterview rit.
La Queenterview : On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Dans un premier temps, avec toi, je voulais parler de toi out of Drag, donc de Loïc. Est-ce que, déjà, le fait qu'on t'appelle Loïc dans la vie en général, quand tu n’es pas en Bertha, quand on s'adresse à toi, c'est OK ?
La Big Bertha : Eh bien… pour moi, c'est pas du tout OK.
Pourquoi ? Parce que quand on m'appelle Loïc, j'ai l'impression que c'est ma daronne qui m'appelle, parce que j'ai fait une connerie… en mode « Loïc ! ». Voilà. À chaque fois qu'une personne m'appelle Loïc, c'est bizarre. Souvent les gens m'appellent soit « Lolo », soit ne m'appellent pas, ou soit m'appellent « Big ». C'est marrant. Mais « Loïc », ouais, c'est très bizarre. C'est vraiment très étrange. Ça veut dire que j'ai fait une bêtise, quoi. On va me taper sur les doigts. On va me taper dessus. Voilà.
La Queenterview : Mais j'avais vu une fois sur les réseaux sociaux, sur Instagram, que, justement, tu avais poussé un petit coup de gueule là-dessus… sur les gens qui s'adressaient à toi en tant que Loïc.
La Big Bertha : Ah oui, non, c'est un sujet différent. Ce sont les gens qui t'ont vue à la télé en tant que Drag Queen, en tant que Bertha, et qui soudainement se trouvent une proximité en disant… J'ai plein de messages interposés, en disant « mais oui, Bertha c'est ma pote, elle s'appelle Loïc ».
Et… ? Enfin, ce n’est pas parce que tu m'appelles Loïc qu'on est potes en fait. Et, juste, à un moment où à un autre, sur mon réseau social, c'est le réseau social de Bertha… donc ne te la raconte pas, d’accord ? Tu connais Bertha, tu ne connais pas Loïc. Merci, bye !
La Queenterview : Et…
La Big Bertha : Et je suis gentille, hein, voilà, je suis gentille quand même. Voilà, je commence très méchant comme ça, mais...
La Queenterview : Tu es aimante et douce ?
La Big Bertha : Oui !
La Queenterview : Et justement, c'est quoi être Loïc ?
La Big Bertha : Être Loïc, je le souhaiterais à la Terre entière, tu vois. C'est hyper cool, c'est hyper tranquille, c'est... Non.
Être Loïc, c'est hyper important parce que, pendant très longtemps, Loïc et Bertha, ont été en conflit… en énorme conflit, parce que Bertha prenait beaucoup d'ampleur, voyageait beaucoup à l'étranger. Loïc se rendait compte que Bertha, en fait, lui ramenait beaucoup de choses : un entourage, des habits, des proches ; mais qui ne parlaient que de Bertha. Donc, à un moment ou à un autre, tu te dis « mais attends, mais Loïc, il est où dans tout ça ? ». Sauf que… merci ma psy, que j'ai payée beaucoup trop cher. Elle m'a donné une petite clé. Je me suis rendu compte que « mais attendez, la source créative de Bertha, ça reste Loïc, quoi ».
Tu vois, Loïc, c'est un peu le Geppetto de Pinocchio. Tu vois, sans Geppetto, Pinocchio, ça ne marche pas. Donc, à ce moment-là, j'ai fait « hmm, interesting ». Donc, en fait, j'ai remis Loïc un petit peu en avant. J'ai fait un petit peu ce que j'avais envie de faire de Bertha, aussi. Donc c'est un petit peu Loïc qui reprend la main sur Berthoche.
Et voilà, mais Loïc, c'est quoi ? Loïc, c'est la tête pensante. Loïc, c'est celui qui fait tous les tableaux Excel, qui fait de la production, qui gère Bertha, mais aussi qui gère d'autres Queens sur d'autres productions. C'est la tête pensante, tu vois ? C'est Minus et Cortex. Voilà. Je te laisse voir qui est Cortex, qui est Minus.
La Queenterview : Je vais y réfléchir.
La Big Bertha rit.
La Big Bertha : Vous avez trois heures.
La Queenterview rit.
La Queenterview : Mais moi, ce que je voulais savoir, c'est… en fait, combien de temps tu as été Lolo avant de rencontrer Bertha ? C’est-à-dire… ou est-ce que Bertha a toujours été là, même avant que le Drag existe dans ta vie ?
La Big Bertha : Il y a toujours eu un personnage chez Loïc… toujours eu un personnage. J'ai commencé le théâtre à l'âge de 6 ou 7 ans. Et, quand on me demandait, à cet âge-là, qu'est-ce que je voulais faire dans la vie, je répondais « je veux soit bosser dans un cabaret, soit être clown ». Forcément, il y avait déjà cette histoire de personnage dans la tête.
La Queenterview : Légèrement.
La Big Bertha : Légèrement, vraiment… tout léger. Et puis, au fur et à mesure des années, je me suis rendu compte que le cabaret, c'était un univers assez fantastique, assez merveilleux. J'ai découvert des personnages : Ulrika Von Glott, Marianne James, Klaus Nomi, Leigh Bowery, Divine, et cetera… Et je me suis dit « waouh, c'est beau », mais, « c'est bien, eux ils le font, moi je n’en suis pas capable ». Et après, plus tard, est venu le fait de se dire « mais, moi aussi… moi aussi, je peux le faire ». Donc voilà.
La Queenterview : Toi, tu viens d'où ? Tu es originaire d'où ?
La Big Bertha : Moi, je viens du sud de la France, du Tarn, de Castres, plus exactement, à côté de Toulouse.
La Queenterview : Et tu as des frères, des sœurs ?
La Big Bertha : J'ai un grand frère.
La Queenterview : Ok.
La Big Bertha : Un grand frère qui... C'est très marrant, mais avec qui on bosse ensemble maintenant, puisque c'est lui qui fait toutes les identités graphiques de mes événements. C'est lui le DJ de tous mes événements. J'adore. Je suis fan. La daronne, elle est trop fière. Elle est trop heureuse. Ses deux gamins bossent ensemble, whoop, whoop.
La Queenterview : Et tu as fait quoi comme métiers, un peu, comme petits boulots justement, en Lolo ?
La Big Bertha ricane.
La Queenterview : « Les boulolots de Lolo ».
La Big Bertha : Vous avez trois heures ou pas ?
La Queenterview : Bah, non, mais on va dire qu’on se fait ça en deux.
La Big Bertha rit.
La Big Bertha : J'ai commencé en étant vendeur dans une boutique de prêt-à-porter et de bijoux pour payer mes études. Après, j'ai évolué dans cette boîte et j'ai géré le showroom de cette créatrice de bijoux et de prêt-à-porter, ce qui m'a amené à rencontrer des gens assez sympathiques… parce que j’ai fait des ventes avec des gens comme, je ne sais pas si ça vous dit un truc, Shakira, Beyoncé, Mylène Farmer…
La Queenterview : Je ne sais pas. C’est qui ?
La Big Bertha : Ouais, je ne sais pas.
La Big Bertha : Je pense que ce sont des chanteuses. Tu sais, les chanteuses de bal. Je pense que ce sont des gens comme ça.
Donc j'ai fait ça, après, j'ai bifurqué sur de l'événementiel du tourisme d'affaires pour terminer, attention, je vais sortir des grands termes… pour terminer Directeur du Département Américain sur la…
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Ouais… sur l'Alliance Franco-Américaine Aéronautique ; où, en fait, je gérais tous les événements des plus grosses sociétés américaines qui venaient en France, dans l'aéronautique.
La Queenterview : Waouh.
La Big Bertha : Après, j'ai fait un petit passage, aussi, au MAF (Ministère des Affaires Étrangères).
La Queenterview : Pas les assurances.
La Big Bertha : Non, pas du tout. Bravo. Est-ce qu'on peut faire un pouet pouet ? Il n’y a pas un truc ?
La Queenterview imite l’onomatopée « pouet pouet ».
La Big Bertha : Ah ! Bravo ! Ah oui, j'aime beaucoup.
La Queenterview : Ouais.
La Big Bertha : Non, MAF, Ministère des Affaires Étrangères, tu vois… en tant qu'Assistant de Chargé de Protocole. Voilà, où…
La Queenterview : Ça veut dire quoi ?
La Big Bertha soupire.
La Big Bertha : Ça veut dire que, quand Kadhafi vient en France, c'est toi qui gères tout.
La Queenterview : Tu as monté la tente de Kadhafi ?
La Big Bertha : Eh bien, justement, c'est à ce moment-là que je me suis barré.
La Big Bertha ricane.
La Big Bertha : Où là j’ai fait « ouh là, non ». Là, j’ai fait « ouh là, non ».
Après, j'ai fait de la conciergerie privée où, là, je gérais Céline Dion, les Beckham, des choses comme ça. Voilà. Et après, burnout, après t’en as ras le cul, quoi.
La Queenterview : Ah ouais ?
La Big Bertha : Ah, ben tu es au fond du fait-tout. Tu es un larbin. On te réveille à 4 heures du matin parce que untel ou untel se dit « ah, demain, j'ai trop envie d'aller à Bordeaux », « Bordeaux, the wine city », « ah, j’ai envie de visiter Bordeaux ».
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Je fais « ouais, d’accord », « ok, d’accord », « donc ça veut dire que dans 2 heures il te faut un jet », « ok, d’accord », « donc, ce qui veut dire que là il est 3 heures du matin », « 3 heures du matin », « est-ce que j'ai les autorisations de vol ? », « non, je ne les ai pas », « est-ce que je peux avoir un jet d'ici 2 heures ? », « d’accord, je ne sais pas », « est-ce qu'il va y avoir du champagne ? », « qui va les accueillir à Bordeaux ? », « ils vont dormir où ? », et cetera. Et en fait, c'est ça, ton métier.
La Big Bertha ricane.
La Big Bertha : Voilà ! C’est pour ça que j’ai dit « non ! ». J’ai dit « on arrête ! ». Je veux devenir travelote.
La Queenterview rit.
La Queenterview : Bah… non, mais en même temps, c'est vrai que c'est assez construit comme réflexion. C'est-à-dire : burnout, bam, « qu’est-ce que je ne ferais pas ? ».
La Big Bertha : Bah, voilà, « qu'est-ce que je ne ferais pas dans ma vie ? », bah « montrer mon cul ! ».
La Queenterview : Voilà. Hyper intéressant. Et, d'ailleurs, à la rédaction de La Queenterview, j'ai une Assistante Éditoriale qui m'aide à préparer l'émission. Elle a des questions pour toi. En revanche…
La Big Bertha : Ça fait très peur !
La Queenterview : Bah, ouais.
La Big Bertha rit aux éclats.
La Queenterview : En revanche, elle veut quelque chose en échange. Ce qu'elle m'a demandé, c'est qu'elle voudrait recevoir une photo de l'endroit où tu te maquilles.
La Big Bertha : D’accord.
La Queenterview : Et, du coup, on va la présenter. D'ailleurs, Assistante, je t'en prie, présente-toi.
Mia : Bonjour, je m'appelle Mia, j'ai 4 ans tout court. Je fais encore la sieste l’après-midi.
La Big Bertha rit.
La Queenterview : Voilà… donc elle s'appelle Mia.
La Big Bertha : Ah, biboune ! Mais oui, mais tu peux avoir tout ce que tu veux.
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Mais forcément. Oh là là, il ne faut pas me faire le truc comme ça avec les gamins. Je vais devenir un vrai chamallow là.
La Queenterview : Donc, Mia, elle a 4 ans tout court et elle fait la sieste l'après-midi.
La Big Bertha : Ah, ce n’est pas parce que tu as 4 ans que tu fais la sieste l'après-midi. Alors, ne bougez pas.
La Big Bertha feint de dormir en ronflant.
La Big Bertha : Ça va mieux. Voilà.
La Queenterview : Alors, est-ce que t'es prête pour l'interview de mon Assistante, Mia ?
La Big Bertha : Oui, bébé.
La Queenterview : Allez, première question, Mia.
Mia : Big Bertha, c’est quoi une « Grag Gouine » ?
La Big Bertha rit aux éclats.
La Queenterview : Une Drag Queen… C’est quoi, une « Grag Gouine » ?
La Big Bertha : Une « Grag Gouine »… Alors, attention, parce « Grag Queen », c'est le nom d'une Drag Queen qui a gagné Queen of the Universe saison 1 et qui va présenter, justement, toute la saison de Drag Race Brésil. Donc, « Grag Queen », c'est une vraie Drag Queen. C'est un nom de Drag Queen.
Qu'est-ce que c'est qu'une Drag Queen ? Une Drag Queen, en fait, c'est un petit peu comme un clown. Tout simplement. Il faut le considérer comme un clown. C'est un personnage qui se transforme et qui devient autre chose et qui est là pour te faire rire, qui est là pour te faire réfléchir, aussi, mais qui est là pour te faire surtout passer un bon moment.
La Queenterview : Très bien.
La Big Bertha : Réponse à un enfant.
La Queenterview : Ouais, mais je pense qu'elle comprendra complètement. Et du coup, Mia, elle a une autre question mais qui est plus sur toi pour le coup.
Mia : Pourquoi tu as de la barbe et tu te mets des perruques ?
La Queenterview : Parce que moi, avant que tu répondes, Mia, ce qu'elle m'a dit, c'est que... Voilà, elle a vu que tu étais une princesse à barbe. Après, elle en connaît plein des princesses. Elle m'a dit, « je connais Raiponce, elle n’a pas de barbe ». Elle m’a dit, « je connais Cendrillon, elle n’a pas de barbe », « je connais Blanche-Neige, elle n’a pas de barbe », « donc, pourquoi toi t’es une princesse avec une barbe ? ».
Et donc, voilà, sa question c’est « pourquoi tu as de la barbe et pourquoi est-ce que tu mets des perruques ? ».
La Big Bertha : Eh bah, j'ai envie de te dire, « pourquoi pas une princesse à barbe ? », hein, juste, « pourquoi pas ? ».
Est-ce que… tu es peut-être trop habituée à avoir des poupées d'une certaine marque, qui sont comme ci comme ça, qui ont des hanches toutes petites, qui sont toutes grandes, toutes fines, et cetera. Bah, en fait, les princesses, ce n’est pas que ça. Tu as des princesses aussi qui sont grosses, tu as des princesses qui sont plus maigres, tu as des princesses qui sont petites, qui sont grandes, et tu en as qui ont de la barbe, tout simplement.
La Queenterview : Mais ça, c'est ok pour elle. En gros, elle a compris qu'on pouvait être une princesse à barbe, mais du coup, c'était « toi, pourquoi tu as choisi d’avoir une barbe ? ».
La Big Bertha : Eh bien, moi… pour moi, tout simplement, c'est parce qu'en fait, j'aime provoquer. Je pense que mon métier premier, c'est provoquer. Ce qui veut dire que quand on voit Bertha de dos, on se dit « ouh, ouais, ouh, tu as de belles formes, ouh, la belle perruque »… et ça se retourne, et là, « huuuuuh ! », « ça a de la barbe ! »,
La Queenterview rit.
La Big Bertha : « Mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est ? », « qu’est-ce que c’est que ça ? ». Voilà. Visuellement, je provoque.
La Queenterview : Très bien.
La Queenterview : Et d'ailleurs, elle a une autre question, Mia.
Mia : Pourquoi il faut dire « il » ou « elle » ?
La Queenterview : En gros, ce qu'elle veut savoir, c'est, alors, « est-ce qu'il faut te dire il ? » ou « est-ce qu'il faut te dire elle ? ».
La Big Bertha : Alors, quand je suis en Drag Queen, j'ai un personnage qui est principalement féminin. Donc, tu peux me dire « elle ». Par contre, quand je suis en Loïc, en civil, en Lolo, tu peux m'appeler « Lolo », « il ».
La Queenterview : Très bien. Une autre question de Mia.
Mia : Pourquoi tu mets autant de maquillage ?
La Big Bertha : Bah, je ne mets pas « autant de maquillage ». C'est très léger, comme maquillage. Je ne comprends pas. C'est très léger. C'est très discret. Voilà.
La Queenterview : On n’a pas le même référentiel !
La Big Bertha : Oui, bon, d’accord… D'accord, Mia, oui, je mets beaucoup de maquillage… bah, pour me transformer totalement, comme ça, on ne me reconnaît pas du tout ! Je suis cachée. Et le personnage de Bertha, bien sûr, un personnage qui est haut en couleurs, donc on en met des couches, on met beaucoup de couleurs… des fois, on met beaucoup de paillettes, des strass, plein de choses comme ça.
La Queenterview : Mia, donc, elle s'est beaucoup documentée sur toi. Elle est allée sur Instagram. Elle a regardé un peu toutes tes photos. Et, justement…
La Big Bertha : Attends, Mia, elle a quel âge ?
La Queenterview : Mia, elle a 4 ans, tout juste…
La Big Bertha : Oui, bien sûr, elle a fait ça toute seule.
La Queenterview : …tout court.
La Big Bertha : Voilà.
La Queenterview : Non, mais, Mia, ses parents l'ont accompagnée. Ils l’ont invitée à aller regarder ton profil. Et, du coup, elle a posé toutes les questions qui lui passaient par l'esprit.
La Big Bertha : Ok.
La Queenterview : Donc, ensuite, elle avait une autre question, après avoir vu une des photos qui l'a un peu interloquée.
Mia : Big Bertha, pourquoi tu te mets des costumes en nounours ?
La Queenterview : Ça, elle parle de, tu sais… les photos…
La Big Bertha : …de Nana.
La Queenterview : Exactement. Est-ce que tu peux lui expliquer ?
La Big Bertha : En fait, ma petite chatounette, j'ai donc participé à une émission qui s'appelle « Drag Race France »… et on a des défilés. On a des thématiques de défilés. On doit s'habiller en fonction de cette thématique. Et on avait une thématique de Jean-Paul Gauthier. On devait s'habiller en inspiration de Jean-Paul Gauthier. Et Jean-Paul Gauthier, le créateur, avait pour première muse son nounours.
La Queenterview : C'est quoi une muse ?
La Big Bertha : Une muse… c'est sa diva. C'est son inspiration. C'est sa source créative. C'est la personne qui débloque, justement, tout ce processus créatif. Et il a commencé à faire des tenues pour sa peluche quand il était tout petit. Et sa peluche s'appelait Nana.
Et après, Jean-Paul Gauthier, il a fait un spectacle qui s'appelle le « Fashion Freak Show ». Et la maîtresse de cérémonie de ce spectacle, c'est Nana, avec un costume de nounours. Et forcément, quand j'associe Bertha et Jean-Paul Gauthier, c'est le nounours quoi. Donc, c’est devenu… et, en plus, cette tenue est devenue une tenue un peu signature de Berthoche.
La Queenterview : Donc là, Mia, j'imagine qu'elle a pas mal de peluches et tout. Donc, tu l'encouragerais peut-être à habiller elle-même ses peluches ?
La Big Bertha : Mais, tellement ! Fais-toi plaisir ma chatounette. J'ai envie de rencontrer Mia.
La Queenterview : Bah, je comprends parce qu'elle a très envie de te rencontrer. Donc je lui ai dit que la prochaine fois où tu performes, et cetera, on ira te voir, on ira te rencontrer.
La Big Bertha : Oh oui, oui !
La Queenterview : La question suivante.
La Big Bertha : Vas-y, chérie-chou.
Mia : Tu mets quel pyjama pour dormir ?
La Queenterview : Tu mets quel pyjama pour dormir ?
La Big Bertha : Alors moi, je mets un pyjama qui est d'une marque. On ne doit pas citer de marque, mais je vais la citer. C'est un pyjama qui s'appelle « un pyjama Adam et Eve ». Ce qui veut dire « la première tenue que mes parents m'ont filée quand je suis né »… c’est-à-dire à poil. Voilà !
La Queenterview rit.
La Queenterview : Merci ! Bon, Mia, je pense que là, on est OK sur les questions, non ?
Mia : Bah, moi, j’en ai encore au moins mille encore, dans ma tête, des questions.
La Big Bertha rit aux éclats.
La Big Bertha : Oh, bébé chat…
La Queenterview : Non, mais t'en as mille dans ta tête… mais tu sais quoi, on va s'arrêter là. On va te dire « merci beaucoup, Mia ».
La Big Bertha : Merci, chatounette.
La Queenterview : Et merci à ses parents, Alice et Gilles, d'avoir permis à Mia de se poser toutes ces questions et de te poser toutes ces questions.
La Big Bertha : Trop mignonne !
La Queenterview : Et donc Bertha, voilà, tu as fait ta promesse à Mia… une photo de l'endroit où tu te maquilles.
La Big Bertha : Oui, pas de souci !
La Queenterview : D'ailleurs, qu'est-ce que t'en penses, toi, de tous ces débats autour des enfants, des shows Drag et des lectures Drag ?
La Big Bertha soupire.
La Queenterview : Ah oui, mais bon, il faut en parlez.
La Big Bertha : Non, non, non, mais j'en pense beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.
Et je pense que la première... La première des choses à laquelle je pense, c'est d’essayer de comprendre de quoi vous parlez. Venez voir une lecture, venez voir l'univers Drag. Et arrêtez de faire vos Fox News, arrêtez de faire vos fake news dans votre coin, de vous monter votre cerveau dans votre coin.
La Queenterview : Il y a des shows Drag qui sont OK pour les enfants, il y a des shows Drag qui ne sont pas OK pour les enfants. Mais… mais il faut juste s'avertir, s'informer et s'éduquer sur ce qu'on va voir ; et, en plus de ça, il y a plein de lectures qui sont cool. Il y a les brunchs qui sont très sympas aussi, pour avoir des introductions au Drag tout en douceur. Il y a différents artistes et différents shows à différentes heures.
La Big Bertha : Et comme tout artiste, on sait s'adapter en fonction de notre public. Quand je vois des lectures Drag où on est attendues par 150 personnes du Parti « Reconquête » à la sortie pour nous taper sur la gueule, alors qu'on vient de lire Petit Ours Brun à des enfants, tu te dis « là, ouh là, qu'est-ce qu'il vous faut ? », quoi.
Où… je me fais arrêter dans la rue justement par une des nénettes de ce parti politique de merde qui me tend un tract en disant « oui, regardez ce que font ces Drag Queens ». Je lui pose des questions, je lui dis « mais, elles font quoi justement ces Drag Queens ? », « ah, bah, elles font des lectures », « mais, elles lisent quoi ces Drag Queens ? », « bah, elles lisent des histoires », « mais, c'est quoi ces histoires ? », « ça parle de quoi ? », « bah, ça parle de la sexualisation », « ça parle de pédophilie », « ça parle... ».
C'est hyper grave. C'est hyper grave d'en arriver là. Et, à un moment ou un autre, elle me dit « oui, mais, de toute façon, les Drag Queens sont des bêtes de l'Enfer ».
Et je lui pose juste deux petites questions, en disant « mais, dites-moi madame », elle avait une soixantaine d’années, je lui dis « vous voyez Madame Doubtfire ? », « ah oui, ah oui, Madame Doubtfire c’était marrant hein… ». Ah, ok, d’accord. « Tootsie, ça vous dit quelque chose ? », « ah oui, ah c’était marrant ! ». OK. OK.
La Queenterview : Donc, aucun recul ?
La Big Bertha : Aucun recul, rien du tout. Par contre, elle a eu du recul quand je lui ai dit « mais madame, vous connaissez mon métier ? », « non », « je suis Drag Queen ».
La Queenterview : Là, elle a reculé.
La Big Bertha : Elle a reculé un peu. Je lui ai dit « c'est vraiment triste et pathétique, en fait, d'en arriver là dans votre vie », « d'avoir ce niveau de haine qui est totalement infondé » ; « donc à un moment ou un autre, je ne sais pas, une psy ça fait du bien », et là, elle a hurlé « elle m'a traitée de pathétique ». Je me suis fait sauter dessus par une certaine de personnes de chez « Reconquête ». Heureusement qu'il y avait un service de sécurité.
La Queenterview : Mais du coup, ce qu'on peut dire pour ouvrir un peu… pas forcément le débat… mais juste ouvrir l'esprit aux personnes qui nous écoutent, c'est quoi ?
C'est qu’une Drag Queen, c'est quelqu'un… ou un artiste Drag… c'est un peu comme chez Disney, c'est-à-dire que les personnes se transforment pour ça, et qu'en fait c'est juste une performance et qu'il ne faut pas aller chercher plus que ça.
La Big Bertha : En fait, c'est une performance, et c'est surtout une performance qui va parler d'une chose, aussi, c'est de sa propre liberté d'expression et sa propre liberté d'être, en fait.
Et aussi de prendre en considération un petit peu son environnement, prendre en considération les personnes qui sont en face de nous ; et… je ne vais pas dire « tolérer » parce que c'est insupportable… mais accepter, en fait, la différence des autres, tout simplement.
La Queenterview : Et c'est le but de ce podcast-là. C’est d’être inclusif. C’est d’être ouvert. C’est de parler de tout et d’éduquer, d'une certaine manière, ceux qui ont envie de se faire ouvrir l'esprit.
La Big Bertha : On est là. On est merveilleux. On est bien. On est au frais.
La Queenterview rit.
La Queenterview : Toi, comment s'est construit ton personnage Drag ? Déjà, pour commencer, c'est à quel âge la première fois où tu t'es mis en Drag ?
La Big Bertha ricane.
La Queenterview : C'était pour quelle occasion ?
La Big Bertha : Je pense que j'avais 8 ans.
La Queenterview : Ah ouais, 8 ans !
La Big Bertha : Ce sont des trucs dont j'ai tellement honte, et même pour ma daronne, la pauvre. Je n’arrêtais pas de faire de petits spectacles à la con, et cetera ; et un jour, je ne sais pas, je me suis dit « oh, je vais faire un rôle d'une petite fille ».
J’ai défoncé tout son tiroir de make-up. Pauvre maman, pardon. Je me suis foutu un drap sur la tête, et tout, et j'ai fait une saynète qui n'avait ni queue ni tête. Et je me rappellerai toujours la réaction de ma mère qui fait…
La Big Bertha imite le soupire de sa mère.
La Big Bertha : « C'est fini ? ».
La Queenterview rit aux éclats.
La Big Bertha : Voilà. C'est très difficile de faire la construction d'un adolescent quand tu as vécu ton premier bide à 8 ans.
La Big Bertha rit aux éclats.
La Big Bertha : Mais voilà, ouais, ça a été ça. Après, j'ai fait beaucoup de danse. J'ai fait beaucoup de théâtre. Ça m'a permis aussi, le théâtre, tu vois, d'aller explorer d'autres personnages que moi-même.
La Queenterview : Il y a eu du théâtre, il y a eu de la danse, et cetera, mais… le moment où il y a eu « tiens, ça y est, c'est quelque chose de différent ».
La Big Bertha : En fait, tout a commencé vraiment connement, sur un pari, sur une soirée entre potes, en fait. Où, tu sais, il y a tout le temps des thématiques à la con : des putes, des curés… des trucs comme ça, quoi.
La Big Bertha marque un temps.
La Big Bertha : La paix.
La Queenterview : Tu faisais des très belles soirées.
La Big Bertha : Oui… Merveilleux. Non, c'était un exemple de thématique ! Et…
La Queenterview : Non, moi je… et, je pense que Tintin aussi, on a hâte d'être invités à la prochaine soirée « des putes, des curés ». Vraiment… Voilà.
La Big Bertha : Ah, Tintin, il a envie. Regarde Tintin. Oh là là, son regard s’illumine !
La Queenterview : Tintin, c'est notre merveilleux Ingénieur du Son.
La Big Bertha : Bravo.
La Queenterview : Ouais.
La Big Bertha : Non, mais… À cette soirée-là, c'était soirée talons aiguilles.
La Big Bertha : Et là, j'ai fait « OK, d'accord », « talons aiguilles, hm », « c'est parti ». J’ai appelé un pote perruquier, j'ai appelé une pote maquilleuse, une pote à moi m'a fait une tenue, et cetera. J'y suis allée en bombasse. En bombasse, version Brigitte Bardot, avec une nappe vichy sur la tronche. C'était hyper bien fait, sans déconner. C'était hyper bien fait.
La Queenterview : Tu étais bien ?
La Big Bertha : Aaah, j’étais magnifique !
La Queenterview : Ce que je veux dire, c'est que, très souvent, les premières fois en Drag, ce n’est jamais incroyable. C’était il y a combien de temps ?
La Big Bertha : 2009 ou 2008.
La Queenterview : Ok, donc entre 13 et…
La Big Bertha : J'étais une bombasse.
La Queenterview : 14 ou 15 ans.
La Big Bertha : C'était merveilleux. Bon, ça n'a rien à voir par rapport à Bertha à l'heure actuelle. On ne va pas se mentir.
La Big Bertha recherche la photographie de sa première fois en Drag.
La Queenterview : Ah ! Il y a la photo.
La Big Bertha : Eh bien, dis-toi que je ne la retrouverai jamais. Voilà. C'était du faux.
La Queenterview : Ce qui est bien, c'est que c'est que du déclaratif. Personne ne pourra jamais le prouver.
La Big Bertha : C’est ça.
La Queenterview : Et toutes les personnes qui étaient à cette soirée sont décédées.
La Big Bertha : Bye !
La Queenterview et La Big Bertha rient aux éclats.
La Queenterview : Donc, vraiment...
La Big Bertha : Non, mais je la cherche encore… mais je suis déçue si je l'ai perdue… Maman !
La Queenterview : Non, mais la légende dira que Bertha était incroyable la première fois qu'elle s'est mise en Drag. Pas à l'âge de 8 ans, mais la fois d'après.
La Big Bertha ricane.
La Big Bertha : La fois d'après.
La Queenterview : Ouais, la fois d'après.
La Queenterview : Quand ça se passe, donc comment dire… que t'es un peu costumée, tout du moins pour la soirée, tu te dis « tiens, c'est intéressant ».
La Big Bertha : Une révélation.
La Queenterview : C'est vrai ?
La Big Bertha : Ah, mais c'est une révélation. C'est un personnage, en fait, qui me permet de faire tout et n'importe quoi. Tout ce que Loïc ne peut pas dire… alors là, Bertha me permet de le dire. Tu sais, c'est un petit peu comme un ventriloque. Il a envie de dire des choses, mais oh, c’est la petite peluche qui va le dire. Sauf que moi, je n’ai rien dans le cul. Pardon.
La Queenterview : Tu es ton propre Tatayet. Pardon, autre génération… Jean-Marc…
La Big Bertha : Jeff Panacloc.
La Queenterview : Jeff Panacloc.
La Big Bertha : Tatayet, j'avais la réf aussi.
La Queenterview : Ouais, je sais, mais tout le monde ne l’aura pas.
La Big Bertha : Mais tout le monde ne l'a pas.
En fait, je me suis rendu compte, oui, que Bertha pouvait dire des trucs… Alors que moi, je n’aurais jamais dit des choses comme ça.
La Queenterview : Beaucoup plus introverti.
Ça t'a aidé à prendre confiance en toi de manière générale ?
La Big Bertha : Ça a été ma plus grosse économie de psy, en fait, Bertha. Certes, elle m'a coûté cher en tenue, en make-up, et cetera… mais, elle m'a permis d'assumer mon corps. Elle m'a permis d'assumer aussi mes propos. Elle m'a permis d'avoir confiance en moi. Elle m'a permis de beaucoup de choses.
La Queenterview : Là, aujourd'hui, c'est un... Si tu n’avais pas rencontré le Drag, tu penses que tu serais où, quoi, quand, comment ?
La Big Bertha : Je pense que je serais marié avec des gosses, un Scénic, une villa et le labrador.
La Queenterview : Ah, tu serais hétérosexuel si tu n’avais pas rencontré Bertha ?
La Big Bertha : Ça ne va pas, non !
La Queenterview et La Big Bertha rient aux éclats.
La Queenterview : Tu t'es toujours appelé Bertha ?
La Big Bertha : Oui, oui.
La Queenterview : Et comment c'est venu, en fait ?
La Big Bertha : C'est une inspiration d'un nom, d'une Drag Queen que j'avais découverte dans des bouquins quand j'étais plus jeune et que j'ai que j'ai eu la chance de voir performer plusieurs fois à Paris, avec qui on a eu un petit peu d'échange, de lien… parce que j'allais tout le temps la voir dans son cabaret. Je dépensais tout mon argent d'étudiant là-bas. Et elle s'appelait La Grosse Bertha.
La Big Bertha : Tu vois le petit hommage… La Big Bertha… Grosse Bertha… BIG BERTHA !
La Queenterview : Donc en gros, ce que tu es en train de me dire, c'est que tu as volé le nom de quelqu'un que tu as traduit en anglais.
La Big Bertha : Ouais, tout à fait… mais, bizarrement, c'est cette personne-là qui m'a donné son nom, qui m'a dit « il faut que tu aies quelque chose de moi et je te donne le nom Bertha », « mais il faut le rajeunir ». Voilà.
La Queenterview : Incroyable.
La Big Bertha : C’est fou, hein.
La Queenterview : Mais… oui.
La Big Bertha : C’est dingue. Quelle histoire !
La Queenterview : Mais non, mais en deux mots, c'était qui ?
La Big Bertha : C'est une Drag Queen, en fait, qui avait été embauchée par Jean-Marie Rivière, qui était le papa du cabaret parisien, celui qui a fondé le Paradis Latin, la Grande Eugène, l'Alcazar, plein d'autres cabarets. Il avait constitué une troupe de quatre Drag Queens : « Les Fantastiques » ou « Les Incroyables ». Je ne sais plus. Je me trompe tout le temps.
Et cette troupe de quatre Drag Queens… qui dans les années 60 ou 70 faisait des tournées en international. Elles étaient acclamées à New York. C'était vraiment un groupe hyper méga connu dans le cabaret, dans le music-hall.
La Queenterview : Un groupe de Drag Queens françaises.
La Big Bertha : Ouais, ouais, carrément.
Et quand je suis arrivée à Paris, en fait, j'ai vu qu'elles performaient dans un tout nouveau cabaret qui était à Bobino, à l'époque. Quand j'ai vu ça, j'ai fait « je veux y aller », « je vais y aller », « je vais découvrir ».
Et il y avait donc Kova Rea aussi, aussi, qui est un artiste chanteur, et qui à l'époque, à l'âge de 16 ans, a été le premier artiste racisé à faire partie d'une troupe de music-hall.
La Queenterview : Ok.
La Big Bertha : Donc, tu vois, comme quoi Jean-Marie Rivière était assez précurseur.
Au bout de certaines années… il est devenu, Kova Rea, meneur de revue de cette troupe avec ces Drag Queens… et, Kova Réa, avec qui maintenant j'ai la chance de bosser. C’est ouf.
La Queenterview : C’est incroyable.
La Big Bertha : C’est dingue, ouais.
Et donc c'est au fur et à mesure, tu vois, d'échanges, de discussions, où tu rencontres ces Drag Queens, tu rencontres La Big Bertha… La Grosse Bertha, pardon, bonjour.
La Queenterview rit aux éclats.
La Big Bertha : Mais, j'ai rencontré aussi un petit peu de La Big Bertha dans le personnage de La Grosse Bertha, parce que… je me rappelle, elle avait un numéro d'une chanteuse lyrique.
Elle était grosse, avec des seins énormes, avec un collier de perles qu'elle faisait tourner, ses seins éclataient au fur et à mesure. Enfin, c'était ubuesque. C’était du grotesque. C’était vraiment hilarant, quoi. J’ai vu un peu de Bertha aussi, dans ma Bertoche à moi, quoi.
La Queenterview : Et… elle existe encore ? On peut la voir ?
La Big Bertha : Ouais, mais Daniel a 87 ans, quelque chose comme ça.
La Queenterview : Ah ouais !
La Big Bertha : Il n'a pas forcément regardé Drag Race.
La Queenterview : D’accord.
La Big Bertha : Ouais, non, je pense qu'il préfère regarder Strip Tease.
La Queenterview rit.
La Big Bertha chantonne le générique de Strip Tease.
La Queenterview : Et justement, tiens, je parlais de Drag Race. Toi, quand tu t'es dit « tiens, Drag Race arrive en France », tout de suite, il fallait y être, y participer, en être… ou alors, pas du tout ?
La Big Bertha : Pas du tout.
La Queenterview : Ah ouais ?
La Big Bertha ricane.
La Big Bertha : Ah non, pas du tout. Pour moi, Drag Race, c'était cool, c'était sympa, c'était fun. Mais pour moi, c'est une compétition. Pour moi, c'est de la télé. Pour moi, c'est rentrer dans un moule. Et pour moi, c'était très loin de moi, Drag Race.
La Queenterview : Tu es plus une artiste de cabaret, donc moins peut-être affiliée à la télévision, avec des énormes guillemets.
La Big Bertha : Oui, oui, c'est sûr. Et en plus, qui dit artiste de cabaret, dit artiste de troupe. On n'est pas soliste, en fait. On est beaucoup en troupe, en équipe. Donc même participer à un concours où t'es seule, tu dois écraser les gens pour aller récupérer une couronne, et cetera…
La Big Bertha soupire.
La Big Bertha : Pas du tout, loin de moi l'idée. Ça ne m'excitait pas du tout. Et en plus, je bossais. Je bossais déjà énormément. Ça fait 7 ou 8 ans que j'ai professionnalisé mon Drag. C'est 100% devenu mon métier et j'en étais ravie. Je parcourais déjà le monde entier. Et voilà, je me disais « Drag Race ne va rien apporter pour l'instant ». Tu vois ?
La Queenterview : Et du coup, tu fais Drag Race.
La Big Bertha : Et patatras.
La Big Bertha et La Queenterview rient.
La Queenterview : C'est-à-dire que d'un coup, « qu'est-ce que je fais ? », « je change d’avis ». Pourquoi tu as changé d’avis ?
La Big Bertha : Je n'ai pas changé d'avis, on m'a fait changer d'avis.
La Queenterview : Pourquoi on t'a fait changer d’avis ?
La Big Bertha : Et j'ai envie de te dire que je pense que la directrice de casting qui a été très maligne avec moi, Jeanne Colin. On a passé des heures au téléphone ensemble, où je lui disais « non », « bah non, je n’ai pas envie », « bah non », « j’ai des conditions », « j’ai ci », « j’ai ça », « bah non », « ça ne me dit pas ».
Et à un moment, tu as Jeanne Colin qui te dit « non mais en fait, je t’explique juste un truc là », « là tu me fatigues », « là tu me fatigues », « Tu es en train de m'expliquer que tu ne veux pas rentrer dans le moule Drag Race parce que, justement, Drag Race a ce moule là et en fait, là, on t'offre la possibilité de défoncer, de détruire ce moule et de présenter un personnage qu’on n’a jamais vu », et cetera.
La Queenterview : Donc Jeanne, d’un coup, en fait, te met face à toutes tes contradictions.
La Big Bertha : Oui.
La Queenterview : Et là ?
La Big Bertha : Et là, et là je dis « je ne suis pas d'accord » et je raccroche. Et 10 minutes après, je rappelle en disant « je pense que tu as un peu raison ». Elle me dit « bon, bah c’est bon, c’est oui alors ? ».
La Big Bertha soupire.
La Big Bertha : « D’accord », « bon, bah c’est oui », « bien madame Colin », « merci madame Colin ». Et me voilà lancée dans cette aventure.
La Queenterview : Au final, est-ce que tout ce processus de « non » était une bonne chose ?
La Big Bertha : On sait très bien que Bertha dit tout le temps « non », au début. Donc… non, j'adore me faire désirer. Point final.
La Big Bertha et La Queenterview rient.
La Queenterview : Donc, la compétition et Drag Race… Qu'est-ce que t'en as retenu ? Qu'est-ce que t'as découvert sur toi ? Et si c'était à refaire, est-ce que tu ferais quelque chose de différent ?
La Big Bertha : Drag Race, c'est les Jeux Olympiques. On ne va pas se mentir. C'est la compétition la plus dure, de Drag Queens, au monde. On te demande de savoir tout faire : de savoir danser, de savoir chanter, de savoir écrire, de savoir composer, de savoir coudre, de...
La Queenterview : Oh, ça va…
La Big Bertha : Il va se prendre un micro dans la gueule…
La Queenterview rit.
La Big Bertha : C'est marrant parce que quand tu regardes Drag Race depuis ton canapé, tu fais « Ah là là, elles en font des caisses », « elles sont en mode remise en question », et cetera… « elles se foutent à chialer », « c'est n'importe quoi », « c'est que du fake »…Pas du tout !
Quand tu es là-dedans, tu es tellement sous pression, tu es tellement... Tu es pressée comme un citron parce qu'il n'y a pas de temps. Il n'y a pas de temps. La temporalité, c'est très court. Tout est fait vite, tout est fait rapidement, tout est fait... et il faut faire vite et bien. Et après, tu comprends assez vite que, en fait, tu n’es pas ici pour ton personnage. Tu n’es pas ici pour démontrer que Bertha, c'est ça, ça, ça, ça, ça… ce que tu as déjà créé en amont. Non, non, on te demande bien d'autres choses.
La Queenterview : De te challenger ?
La Big Bertha : De te challenger, d'aller au-delà de ce que tu sais déjà faire ; limite, des fois à t'oublier… à oublier ton personnage, et cetera, à faire d'autres choses que je n’aurais jamais faites auparavant. Donc ouais, c'est hyper complexe comme compétition, que ce soit pratique ou psychologique.
La Queenterview : Mais au final...
La Big Bertha : Mais au final... au final, c'était très bien. J'ai perdu 11 kilos pendant le tournage, donc c'était merveilleux.
La Queenterview : Wow.
La Big Bertha : Pas le temps de bouffer, pas le temps de dormir. J'ai enchaîné quatre nuits blanches pour refaire des tenues parce qu'on me faisait des critiques dessus.
La Queenterview : Ah, pour choper des sacs poubelle !
La Big Bertha : C'est ça, exactement, tout à fait.
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Et non, mais c'était très cool.
La Queenterview : Si c’était à refaire, tu referais ?
La Big Bertha : Ouais.
La Big Bertha marque un silence.
La Big Bertha : Tu as vu ? Ah là là, il y a des gens qui seraient trop fiers, parce que souvent je dis « non ».
La Queenterview : Donc c'était à refaire, tu referais ?
La Big Bertha : Ouais.
La Queenterview : Et d'ailleurs, on t'a proposé des franchises, des choses à droite, à gauche ?
La Big Bertha ne dit rien.
La Queenterview : Ça veut dire quoi ?
La Big Bertha : « Bonjour, vous êtes bien sûr le répondeur de Bertha ».
La Queenterview : Ça veut dire « oui », ça veut dire « non » ?
La Big Bertha : Bah… voilà.
La Queenterview : Si ce n’était pas le cas, tu répondrais « non ».
La Big Bertha : Bah… pourquoi ?
La Queenterview : Alors, question différente. Est-ce que tu aurais envie de...
La Big Bertha : Il va prendre une autre tournure pour essayer d'avoir l'information, sauf qu'il ne l'aura pas.
La Queenterview : Est-ce que t'aurais envie de participer…
La Big Bertha : Oui, je remplace RuPaul dans la prochaine saison de Drag Race États-Unis. Voilà. On va m'appeler RuPaulette.
La Queenterview : Je n’y crois pas ouf.
La Big Bertha rit aux éclats.
La Queenterview : Pas de dingue, pas de dingue…
Non, mais par exemple, je ne sais pas, des Drag Race européens, des trucs diffusés sur Paramount Plus. Enfin, est-ce qu’on ne t’a pas proposé d'autres choses ?
La Big Bertha : On verra.
La Queenterview : Mais les gens ont envie de savoir. La France veut savoir. La France a raison.
La Big Bertha : La France veut savoir ? Eh bien, la France saura quand ça sortira, si ça doit sortir.
La Queenterview : Ce n’est pas « non ».
Et en deux mots, la saison 2 de Drag Race France…
La Big Bertha : Je n’aurais pas aimé être dans ce cast, c’est clair et net.
La Queenterview : Pourquoi ?
La Big Bertha : Parce qu'il y a du petit niveau quand même. Il y a du petit niveau, et…
La Queenterview : Il n’y avait pas de niveau sur la saison 1 ?
La Big Bertha : Hein ?
La Queenterview : Il n’y avait pas de niveau sur la saison 1 ?
La Big Bertha soupire.
La Big Bertha : Pas du tout. Il n’y avait aucune compétition.
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Non, je déconne. Tu sens que… dans la saison 2, tu sens qu'il y a un référentiel.
La Queenterview : Qui t'aurait fait peur si tu t'es retrouvé au milieu de ces Queens ?
La Big Bertha : Sara.
La Queenterview : Ok, Sara Forever.
La Big Bertha : Sara Forever.
La Queenterview : Pourquoi ?
La Big Bertha : Elle est excellentissime. Elle est vraiment fantastique comme artiste Drag. J'aime beaucoup son art.
La Big Bertha marque un temps.
La Big Bertha : Kéké… Keiona.
La Queenterview : Ok.
La Big Bertha : Keiona, c'est quand même un sacré personnage.
La Queenterview : Une danseuse qui vient de la ballroom.
La Big Bertha : Et je ne sais pas si j'aurais aimé réaffronter le regard de Daphné Bürki qui juge mes pompes. Voilà.
La Queenterview : Ah ouais.
La Big Bertha : Ça…
La Queenterview : Ah ouais.
La Big Bertha : Mais je sais comment l’avoir maintenant.
La Queenterview : Avec ?
La Big Bertha : Avec un plateau de pâté en croûte.
La Queenterview : Ah, bah voilà.
La Big Bertha : Voilà.
La Queenterview : T'aurais eu des talons « pâté en croûte »…Tu sais quoi ? Peut-être que tu étais la grande gagnante.
La Big Bertha soupire.
La Big Bertha : Je quitte le projet.
La Big Bertha et la Queenterview rient.
La Queenterview : Bon, j'imagine que parmi les questions que je t'ai posées jusqu'à maintenant, il y a des questions auxquelles tu as déjà répondu dans des interviews.
La Big Bertha : Oui.
La Queenterview : Est-ce que moi je pourrais être un peu plus original ?
La Big Bertha : Putain, il me fait peur.
La Queenterview : Non, mais je te pose la question.
La Big Bertha : D'accord.
La Queenterview : Non, ce n’est pas une réponse… ça ne se répond pas en « d'accord ».
La Big Bertha : Oui.
La Queenterview : D'accord… non.
La Big Bertha : Je ne sais pas.
La Queenterview : Non.
La Big Bertha : Mais, il me fait peur avec ses questions !
La Queenterview : Pour pallier le manque d'originalité de mes questions, j’ai demandé à ChatGPT qu'il me trouve des questions qui ne t'ont jamais été posées et qu'on ne te posera jamais. Est-ce que c'est OK pour toi ?
La Big Bertha : Vas-y.
La Queenterview : Est-ce que t’es prête pour y réponde ?
La Big Bertha : Bah, alors là, je n’ai pas peur !
Une voix robotique prend la parole.
« Bonjour La Big Bertha, si vous deviez organiser un diner avec trois Drag Queens historiques, vivantes ou décédées, qui choisiriez-vous et quels seraient les sujets de conversation ? »
La Big Bertha : Ah, j’adore !
La Queenterview : Ah bah non, moi je t'ai dit, ce sont des questions que moi je n’aurais jamais pu inventer tout seul.
La Big Bertha réalise le eye roll le plus énorme de la Terre.
La Big Bertha : Je viens de faire le eye roll le plus énorme de la Terre.
La Queenterview : Ouais, ce n’est pas filmé.
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Trois Drag Queens avec qui je... Forcément il y aurait, tout premièrement, La Grosse Bertha. Ça c'est certain.
La Queenterview : Dont tu nous parlais tout à l'heure.
La Big Bertha : Je pense qu'il y aurait Divine. J'aimerais beaucoup… avec Divine.
Et pour terminer, Brigitte Macron. Non, je déconne.
La Queenterview et La Big Bertha rient.
La Big Bertha : Non, j'aimerais beaucoup... Ah, j'hésite entre Leigh Bowery ou Jinkx Monsoon… parce que Jinkx Monsoon, c'est une Drag Queen que je surkiffe.
La Queenterview : Qui a participé à RuPaul’s Drag Race aux États-Unis et qui a gagné deux fois.
La Big Bertha : Et qui est la gagnante de toutes les gagnantes de Drag Race.
Et les sujets de conversation, je pense, ça serait sur la durée de cuisson d'un œuf, tu vois, pour faire des œufs mayo, tout simplement.
La Queenterview : C’est vrai que ça vaut le coup d'organiser, du coup, un dîner avec…
La Big Bertha : Ah, bah oui.
La Queenterview : Non, mais tu as raison. Il faut en parler.
La Big Bertha : La bouffe, c'est de l’icebreaker, et après, on attaque d'autres sujets.
La Queenterview : Comme ?
La Big Bertha : Comme… d'autres sujets.
La Queenterview : D'accord. Prochaine question.
Une voix robotique prend la parole.
« Pardon. Euh, oui. Je suis ChatGPT. Je suis une intelligence artificielle. Imaginez que vous puissiez voyager longtemps et assister à un événement historique en tant que Drag Queen. Lequel choisiriez-vous et comment votre présence aurait-elle un impact sur cet évènement ? ».
La Queenterview : Il y a quelqu'un ?
La Big Bertha : Oui, il y a quelqu’un… mais j'ai bien trop d'idées, là, d'événements. J'aurais bien aimé amener ma pierre à l'édifice avec Marsha P. Johnson. Ça c'est certain.
La Queenterview : Tu peux...
La Big Bertha : C’est la toute première Pride, qui était plus une manifestation qu'une célébration. C'était une manifestation pour avoir le droit d'être qui on est et qui on souhaite être. J'aurais bien aimé participer à ça pour... Ouais, être impliquée là-dedans et me dire « c'est bon », « je suis là », « je fais quelque chose pour que ça puisse bouger ».
La Queenterview : Merci GPT pour toutes ces questions.
La Big Bertha : Merci GPT.
La Queenterview : On est d'accord que ces questions, on te les a déjà posées ?
La Big Bertha : Non. J'ai beaucoup aimé la question sur le repas avec les trois Drag Queens.
La Queenterview : Eh, bah, merci GPT.
La Big Bertha : Merci GPT.
La Queenterview : C'est facile de s'habiller, quand on est Drag, quand on est aussi plantureuse que peut l'être Bertha ?
La Big Bertha : Ah non, on peut dire « grosse ».
La Queenterview : On peut dire « grosse » ?
La Big Bertha : Ah bah oui !
La Queenterview : Bon ok, pas de souci.
La Big Bertha : Ah oui, c'est la société qui en a fait une insulte.
La Queenterview : Ah non, non, mais c'est... Enfin moi j'ai aucun problème à dire « grosse », mais moi je la trouve plantureuse dans le sens « généreuse » et...
La Big Bertha : Ah oui, mais après ça c'est la langue française qui nous a permis d'avoir cette belle éducation et dire « elle a du volume », « elle a du caractère », « elle est voluptueuse ».
La Queenterview rit.
La Big Bertha : Oui, alors à la base, elle est grosse. Après vous pouvez rajouter tout ce qu'il y a derrière.
C'est très complexe en fait de s'habiller quand on est grosse et je vais te dire quand on est Drag Queen et quand on ne l'est pas aussi ; parce que, en fait, à l'heure actuelle… je dis beaucoup « à l'heure actuelle ».
La Queenterview : À l'heure actuelle, tu dis beaucoup « à l'heure actuelle ».
La Big Bertha : Ouais, je trouve aussi.
La Big Bertha : Parce qu'à l'heure actuelle, voilà.
La Queenterview : C'est parce que tu aimes Valeurs Actuelles, c'est pour ça.
La Big Bertha imite le bruit de quelqu’un qui régurgite.
La Big Bertha : Pardon, j’allais vomir.
La Queenterview : Valeurs Actuelles.
La Big Bertha imite le bruit de quelqu’un qui régurgite.
La Big Bertha et La Queenterview rient.
La Big Bertha : Il est con !
Non, c'est que, en fait, tu as beaucoup de marques de prêt-à-porter ou des marques de luxe, de haute couture, qui se disent « inclusives » et qui se disent « oh là là, on a compris ce marché », « ce n’est pas possible d'invisibiliser les grosses et les gros », « donc on va faire des tailles plus grosses », et cetera. Sauf que c'est du putain de mytho, en fait.
La Queenterview : Ah ouais ?
La Big Bertha : Quand tu regardes Balmain… Balmain qui habille, genre, Yseult, sauf que… oui, en fait c’est un proto.
La Queenterview : Oui, c’est fait sur elle.
La Big Bertha : Oui, c’est fait sur elle et il n'est nullement commercialisé. La taille la plus grande que va faire Balmain parce qu'ils sont « inclusifs », tu sais, ça va être du 46. Ça va être le maximum, le 46. Pardon ? Excusez-moi, mais c'est du foutage de gueule, en fait.
La Queenterview : C'est du combien que tu fais, toi ?
La Big Bertha marque un temps.
La Queenterview : Tu fais du combien ?
La Big Bertha : En Bertha, on est en 54-56.
La Big Bertha : Donc c'est assez...
La Queenterview : Oui, on en est loin.
La Big Bertha : Oui, on en est hyper loin, quoi. Et c'est la raison pour laquelle, mes tenues, soit au tout début ça venait de Chine.
La Queenterview : Oui.
La Big Bertha : Voilà, tu sais, la fast…
La Queenterview : …la fast fashion.
La Big Bertha : La fast fashion.
La Queenterview : Genre Shein, Asos.
La Big Bertha : Plutôt Asos, AliExpress, ces choses-là, tu vois.
La Queenterview : Ouais.
La Big Bertha : Mais là, maintenant… j'ai évité de dire à l'heure actuelle, je suis trop fière.
La Queenterview : Bravo, félicitations, un bon point.
La Big Bertha : Maintenant, je me suis entourée d'une équipe de cinq stylistes, créateurs, costumiers, avec qui on bosse sur toutes mes tenues qui sont faites sur mesure, quoi.
La Queenterview : J'imagine que du coup, ça a un coût aussi.
La Big Bertha : Ah bah, une pièce, une tenue, c'est un minimum de 800 euros, quoi.
La Queenterview : 800 euros.
La Big Bertha : Minimum… c'est le strict minimum, quoi.
La Queenterview : Parce que c'est ça aussi… C'est qu’être artiste Drag, c'est à la fois renouveler les performances, chercher toujours la nouveauté dans son public, parce qu'il y a des gens qui sont fidèles à toi et aux autres, et donc ils ont envie de voir quelque chose de nouveau à chaque fois, même si c'est parfois la même perf, la voir différemment.
La Big Bertha : Oui, tu es obligée de... et qui plus est quand tu as fait Drag Race, qui plus est quand tu as une telle visibilité, les gens en attendent beaucoup plus ; donc c'est un petit coup de pression supplémentaire, quoi.
La Queenterview : Ça t'a coûté combien, d’ailleurs, Drag Race ?
La Big Bertha : 116 millions…
La Queenterview rit.
La Queenterview : Non, tu ne peux pas dire ?
La Big Bertha : …de pesetas.
Non, Drag Race, ça m'a coûté dans les 10.000 euros.
La Queenterview : Qui ont été remboursés ensuite ?
La Big Bertha : Oui, très rapidement.
La Queenterview : Très rapidement ?
La Big Bertha : Oui.
La Queenterview : Tu veux dire avec les bookings, avec la tournée ?
La Big Bertha : Avec les bookings et mes shows, avec la tournée, mais j'avais déjà... Enfin, tu as Loïc, le producteur, derrière, où je sais très bien que si j'investis ça, ça veut dire que dans 6 mois, c'est récupéré.
La Queenterview : Ok.
La Big Bertha : Il faut, donc… J'ai mes tableaux. J'ai toutes mes grilles Excel de budget de Bertha. Je peux tout te sortir. Je suis un peu un malade, là-dessus.
La Queenterview : Pour continuer un peu sur les tenues, tu as combien de perruques, combien de tenues, combien de paires de chaussures ?
La Big Bertha soupire.
La Queenterview : Parce que là, on parle du coup de 14 ou 15 ans de Drag, entre la première fois et maintenant.
La Big Bertha : Je dois avois dans les… chez moi, dans les 80 ou 90 tenues.
La Queenterview : Ouais.
La Big Bertha : En perruques, je dois avoir une vingtaine. Et en talons…
La Big Bertha soupire.
La Queenterview : Comment tu choisis ? Comment tu te dis « tiens », « cette tenue-là », « cette perruque-là » ? Est-ce que d'un coup il y a une inspiration ? Est-ce que c'est une proposition ? Est-ce que c'est un coup de folie sur le moment ? Est-ce que ça va avec une performance à venir ?
La Big Bertha : C'est hyper varié. Des fois, j'ai un coup de cœur sur le produit, et là je vais dire « OK, d’accord, on est partis ». Et… comme là, j'ai acheté des nouvelles cuissardes et j'ai filé ça à une de mes créatrices en disant « tiens, j'adore ces cuissardes », « on fait une tenue avec ». Et elle me dit « OK, d'accord, let's go ». Ou alors, tout part d'une idée de numéro aussi.
La Queenterview : Ok.
La Big Bertha : Et au fur et à mesure de créer ce numéro-là, tout roule, quoi. Enfin, tout découle hyper simplement, mais il n'y a vraiment pas de process bien précis.
La Queenterview : Ça part de n'importe quoi.
La Big Bertha : Oui.
La Queenterview : C'est vraiment soit une tenue, soit un moment, soit une chanson.
La Big Bertha : Exactement… ou soit quelque chose que je vois dans un supermarché, limite, tu vois. Là, on est en train de faire une tenue pour un événement où, je ne sais pas pourquoi, je suis fasciné par ces papiers que tu as chez les fromagers ou chez les bouchers. Tu sais, les papiers où tu enroules ton produit.
La Queenterview : Le papier un peu gras et brillant d'un côté, et assez sec de l'autre.
La Big Bertha : Exactement.
La Big Bertha et la Queenterview se mettent à chuchoter.
La Big Bertha : Bravo. Félicitations.
La Queenterview : Merci.
La Big Bertha : On fait de l’ASMR ou pas ?
La Queenterview : Parfois, on peut en faire un petit peu.
La Big Bertha : D’accord, ça marche. J’adore ça.
La Queenterview : Bertha, on arrive bientôt à la fin de l’émission.
La Big Bertha : Oh, non, pourquoi ?
La Queenterview : Mais, il reste encore des petites questions.
La Big Bertha : Attends, attends. Écoute.
La Big Bertha produit un léger son proche du micro.
La Big Bertha : Tu as entendu ? C’est une larme qui coule.
La Queenterview : Non. C’étaient tes lunettes sur le micro.
La Big Bertha : C’est faux. C’était une larme qui coule derrière ma paire de lunettes.
La Queenterview : Attends, vas-y, refais-le.
La Big Bertha produit, de nouveau, le même léger son proche du micro.
La Queenterview : Wow.
La Big Bertha : C’est émouvant, hein ?
La Queenterview : C’est hyper émouvant.
La Big Bertha : Je sais.
La Queenterview : Donc c’est bientôt la fin de l’émission.
La Big Bertha et la Queenterview cessent de chuchoter.
La Queenterview : Et du coup, c'est la partie un peu conseil, un peu tuto.
La Big Bertha : Ah !
La Queenterview : C'est la partie « Bertha vous prend la main ».
La Big Bertha : Alors… Comment faire un Bœuf Wellington ?
La Queenterview : Alors, avant ça…
La Big Bertha rit.
La Queenterview : Avant ça… ça, ça sera la deuxième partie de l'émission, qui n'existera jamais, mais ça sera la deuxième partie de l'émission fictive, donc tout le monde peut s'imaginer.
Non. Si demain, je veux être Drag Queen, que je le sens, que je le sais, que j'ai ça en moi, par quoi je commence ? Et justement, « par quoi je commence ? », dans le sens où… pour ne pas répéter, peut‑être, les erreurs que toi, tu as pu commettre dans ta construction.
La Big Bertha : Ce ne sont pas forcément les erreurs que j'ai pu commettre dans ma construction, ce sont les erreurs que je vois à l'heure actuelle. C'est, en gros, tu veux être Drag : pourquoi tu veux être Drag ? Et qu'est-ce qui fait que ton Drag est différent de celui d’une autre ? Parce que là, on ne va pas se mentir, les Drag Queens, c'est un petit peu comme les Starbucks. Ça en ouvre dans tous les coins de rue, il y en a partout, il y en a vraiment de plus en plus.
La Queenterview : C'est bien ou ce n’est pas bien ?
La Big Bertha : Ça peut être bien comme pas bien. Moi, je trouve que c'est une problématique qui est à double tranchant. C'est bien parce que ça fait plus de visibilité, parce que aussi les gens se disent qu'il y a aussi une liberté d'expression dans le Drag et c'est aussi un moyen pour eux d'exprimer certaines choses.
C'est moins bien parce qu'en fait, à un moment ou un autre, tu te dis « est-ce que ce n’est pas non plus de la consommation, de la fast consumption ? ».
La Queenterview : Oui, ça devient une sorte de saturation.
La Big Bertha : Et surtout, en fait, tu te dis, « ah là là, c'est bon, moi aussi, je peux le faire », « ok, c'est parti »… mais en fait, il n'y a aucune prise de considération du travail.
La Queenterview : T'en vois beaucoup aujourd’hui ?
La Big Bertha : Oui. Ça ne raconte rien du tout. Il n'y a pas d'histoire. Il n'y a pas de choses. Il n'y a pas de... et c'est dommage. Et c'est dommage parce que c'est... Bah, moi, je trouve que c'est un petit peu un manque de respect envers d'autres Drag Queens.
La Queenterview : Bertha vous prend par la main. Qu'est-ce qu'elle dirait ? C’est aller chercher quoi en vous pour, justement, rendre un peu vos performances, et ce que vous faites, uniques ? Pour qu’on ait envie de venir vous voir.
La Big Bertha : C'est exactement ce que je disais à mes élèves quand j'étais prof d'effeuillage à la Tassel Tease Company, à Paris.Je leur disais, à un moment ou à un autre, « qu'est-ce que tu veux raconter ? », « qu'est-ce que tu veux dire ? ».
Parce que… exemple d’une personne qui fait de l'effeuillage, « j'ai envie de m'effeuiller parce que je suis bien dans mon corps ». C'est super sympa, c'est génial, c'est fantastique, c'est merveilleux, mais qu'est-ce que le public va retenir ? Qu'est-ce que tu veux laisser comme image, comme impression, comme souvenir au public ? C'est quoi, c'est toi, ta joie de vivre sur scène ? Oui, mais moi je peux aller au Macumba un samedi soir, en banlieue, et voir une nénette sur scène qui va vivre sa best life et je vais, peut‑être, plus kiffer elle, que toi. Donc à un moment ou à un autre, qu'est-ce que tu veux raconter ?
Plus tu vas avoir connaissance de ton personnage, plus tu vas avoir connaissance de ton numéro, plus tu vas avoir connaissance du parcours que tu veux prendre dans ton numéro, et plus tu vas donner des informations au public, de raconter une histoire et d'embarquer le public dans ton histoire.
La Queenterview : Et alors, imaginons, je suis quelqu'un de très construit de manière générale. J'ai une vraie idée de ce que je veux faire comme performance et ce que j'ai envie que le public ressente. Ensuite, c'est quoi l’étape d’après ? À quel moment je m'achète des talons en 46 ?
La Big Bertha : Eh bien déjà, tu te les achètes tout de suite. Et après, tu t'enfermes dans une salle, tu choisis ta musique et tu répètes. Tu répètes, tu répètes, tu répètes. Et aussi, tu répètes.
La Queenterview : Parce qu’il faut répéter ? Ah OK.
La Big Bertha : Tu répètes. Tu bosses, tu répètes, tu répètes. Tu te filmes, tu vois ce que ça donne. Tu appelles deux ou trois potes pendant tes répétitions pour leur montrer, parce que, eux, vont avoir un autre regard, en fait, sur ton travail. Et c'est ça. Tu ne peux pas te permettre de monter sur scène en te disant, ça va, j'ai la musique en tête, c'est cool, ça va bien se passer.
La Queenterview : Et à quel moment je m'achète des faux-cils et une perruque ?
La Big Bertha : Mais, tout de suite.
La Queenterview : Mais où ça ?
La Big Bertha : Je ne suis pas ta mère, wesh.
La Queenterview : Bah justement, là, c'est Bertha te prend par la main.
La Big Bertha : Justement, pour tout ce qui est make-up, allez voir Kam Hugh, elle est forte là-dedans. Allez demander à Kam Hugh. Moi, je ne prends personne sous mon aile. Beaucoup de personnes me disent « ah Bertha, tu veux être ma Drag mom ? ». Non. Non, je ne veux pas être Drag mom.
La Queenterview : Tu t'es fait ligaturer les trompes.
La Big Bertha : Je me suis fait ligaturer les trompes. C'est déjà compliqué de me gérer moi-même, donc aller gérer des gosses, c'est l'enfer. Je veux bien donner des conseils à droite, à gauche, mais ne me cassez pas les pieds, quoi.
La Queenterview : Avant de nous quitter, comme tu ne veux pas nous prendre par la main…
La Big Bertha : Déjà ?
La Queenterview : Oui, mais là on y arrive vraiment.
La Big Bertha : Non, mais te prendre par la main, qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux quoi ? Tu veux des pompes en 46 ? Pompes en 46 : tu vas sur Only Maker ou alors tu vas sur Asos. Voilà. En termes de perruque, tu veux quoi comme perruque ?
La Queenterview : Moi, je veux une big wig.
La Big Bertha : Une big wig ? Bah, dans ce cas-là, tu fais appel à des artisans. Des artisans qu'on appelle des perruquiers, dont c’est le métier. Voilà.
La Queenterview : Toi, tu as un perruquier que tu conseillerais, avec qui tu travailles, qui fait des trucs chouettes ou à suivre ?
La Big Bertha : Sheinara Tanjabi, HitsuBlu, Gi Gi Tattoo… T'en as plein. T'en as plein sur Instagram. Par contre, si tu veux une big wig, si tu veux de la qualité, ce sont des artisans. Les artisans, c'est une main-d’œuvre. C'est de l'art aussi, donc ne t'attends pas à avoir une perruque à 150 euros. Bisous.
La Queenterview : Et bonne journée. C'était exactement ce que je voulais savoir.
La Big Bertha : Ah, voilà !
La Queenterview : Mais voilà, mais c'est intéressant. Mais, voilà, travaillons sur les artisans, et cetera.
La Big Bertha : Oui, c'est très important.
La Queenterview : C'est pour ça que toute la construction de son Drag, de sa manière de vouloir transmettre les choses, et de ce qu'on se transmet, est intéressante avant de s'acheter une perruque, des talons. Parfois, ça peut partir de là.
Comme toi, la première fois que tu t'es habillée en Bertha et que tu as incarné Bertha, c'est à ce moment-là où il y a plein de choses qui sont construites autour du personnage et du moment en se disant que tu pouvais faire de ça.
La Big Bertha : Après, on ne va pas se mentir, mais Soa et moi, on a commencé de burlesque avec des culottes Etam. C'est un début.
La Queenterview : Eh bah voilà, achetez des culottes Etam !
La Big Bertha et La Queenterview rient.
La Queenterview : Avant de nous quitter, est-ce que tu as des recommandations culture pour celles et ceux et celleux qui nous écoutent ? Des livres, de la musique, des séries, des films ; deux ou trois petites choses qui te passent par l'esprit.
La Big Bertha : Un petit pot-pourri de...
La Queenterview : Ouais, tu regardes quoi en ce moment ?
La Big Bertha : Non, niveau culture… si, spectacles ! La Nouvelle Seine, j’adore ce lieu.
La Queenterview : Qui est justement sur la Seine, à côté de Notre-Dame.
La Big Bertha : Sur la seine, à côté de Notre-Dame… qui est une péniche humour, où il y a plein d'artistes que je surkiffe, qui font beaucoup d'humour là-bas, dont Lou Trotignon, Christine Berrou, Marine Baousson, et cetera. J'aime beaucoup ces gens-là.
La Queenterview : Donc, La Nouvelle Seine, OK.
La Big Bertha : La Nouvelle Seine.
Si, en spectacle aussi, le Cirque Le Roux reprend son spectacle et fait une nouvelle création. Le Cirque Le Roux, c'est un cirque canadien et qui fait du cirque moderne et je surkiffe. C'est tellement beau. C'est tellement poétique. C'est tellement acrobatique.
La Queenterview : Cirque Le Roux.
La Big Bertha : Ouais, Cirque Le Roux. C'est vraiment top.
Et après… sortie gastronomique, tant qu’à faire !
La Queenterview : Bah, ouais. Où est-ce qu’on s’en paye une bonne tranche ?
La Big Bertha : Dernière découverte à l'heure actuelle, c'est la Bourse du Commerce de Pinault. En fait, tu peux faire l'expo de la Bourse du Commerce et tu as le restaurant au-dessus. Ça s’appelle « La Halle aux Grains ». Il me semble, de mémoire.
La Queenterview : Ouais, c’est ça.
La Big Bertha : Et c'est du niveau gastronomique. Si t’y vas au déjeuner, en plus, tu as entrée, plat, dessert, genre, à 59 euros. Ce qui est très accessible par rapport à la qualité du produit, la qualité du travail. C'est juste merveilleux et fantastique. Le cadre est vraiment top. Le service est top et la bouffe est merveilleuse.
La Queenterview : À la fois, c’est vrai que 59 euros ce n'est pas forcément donné pour toutes les bourses…
La Big Bertha : Totalement.
La Queenterview : …mais, en même temps, si on veut se faire plaisir pour, quand même, pas trop cher par rapport à un menu gastro qui peut être... voilà. On mange bien, quoi.
La Big Bertha : Totalement.
La Queenterview : Donc… les recommandations de Bertha, c'est OK. Eh bah, tu sais quoi, Bertha ?
La Big Bertha : C'est la fin.
La Queenterview : Bah ouais, le tout dernier…
La Big Bertha : …matin. Le tout dernier jasmin.
La Queenterview : Jasmin.
La Big Bertha : Voilà.
La Queenterview : Ne me…
La Big Bertha : …lâche pas la main.
La Queenterview : Mais non… mais, pourtant, il va falloir qu'on se lâche.
La Big Bertha feint de pleurer.
La Big Bertha : Et comme dirait Lova Ladiva…
La Big Bertha imite les pleurs de Lova Ladiva dans l’épisode 2 de la saison 1 de Drag Race France.
La Queenterview : Est-ce que t'as passé un bon moment ? Est-ce que tu...
La Big Bertha : Pas du tout.
La Queenterview : Ah ouais, je comprends. Est-ce que tu recommandes ? Bah… je n’imagine pas.
La Big Bertha : Bah, pas du tout.
La Queenterview : Ouais, ouais. Bah, incroyable.
La Big Bertha : Non, c'était merveilleux.
La Queenterview : Toi, on peut te retrouver toute une partie de l'été, où ça ?
La Big Bertha : À Rouen !
La Queenterview : Pour faire des viewing parties.
La Big Bertha : Au Quartier Libre, pour faire des viewing parties, tous les dimanches, à Rouen. Mais aussi, on peut me retrouver à Paris, à Berlin, à Lille… enfin, un peu partout. Il faut aller sur mon Instagram, il y a ce qu'on appelle un Linktree, où je répertorie toutes les dates.
La Queenterview : Merci à Tintin pour la réalisation.
La Big Bertha, encourageante : Tintin !
La Queenterview : Merci à Ry’m pour le générique et à tous ceux qui m'entourent, et…
La Big Bertha : Et aussi…
La Queenterview : Hein ?
La Big Bertha : Gros calinou… comment elle s’appelle déjà ?
La Queenterview : Mia, notre reporter de l’extrême, mon Assistante Éditoriale incroyable.
La Big Bertha : Bichette.
La Queenterview : Merci Bertha d'avoir si bien inauguré La Queenterview et merci à tous d'avoir écouté ce premier épisode. En attendant le prochain, likez, abonnez-vous, faites tout ce que le monde moderne a fait de vous et à bientôt pour une prochaine Queenterview.
La Queenterview lance son générique de fin.
Transcription : @coschaf
Pochette : @artugolini
Réalisation : Léa et Tintin
Générique : Ry'm
Questions : Mia
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